lundi 17 février 2025

A cette date...











Il est deux heures trente-six du matin. Je viens de me réveiller en apercevant une petite lumière clignotante sur mon téléphone, signalant un message de ta part pour me rappeler ton anniversaire.

Lorsque je me réveille ainsi au beau milieu de la nuit, je me tourne et me retourne dans mon lit en espérant me rendormir. Finalement, je me lève et vais à la cuisine en revue du  réfrigérateur, espérant y trouver un verre de lait pour apaiser la sensation de vide dans mon estomac.

Puisque je ne travaille pas demain (ou plutôt aujourd'hui), je m'installe dans le salon et remarque ta photo qui me sourit. Comme je n'aurai pas l'occasion de te rencontrer dans la journée pour te faire un bisou de félicitations, je profite de cette insomnie pour t'écrire des nouvelles que je ne t'ai pas partagées depuis longtemps.

C’est vrai que le travail ne m'a pas laissé beaucoup de répit, m'aidant ainsi à oublier à quel point tu me manques. Mais avec le temps, j'ai également appris à gérer cette absence et à réaliser que je n'avais pas besoin de toi.

Je me rappelle, avec un sourire que je ne peux dissimuler, des petites choses que tu faisais pour nous (moi et mes frères).

Le baiser de bonne nuit et le bonjour chuchoté à mon oreille lorsque je me réveillais avec une fête dans la tête. Les délices que tu nous préparais : les oranges en gélatine, ces petites boules de chocolat que tu appelais Jamie Brown. Les piles de bananes, de marmelade et de fromage avec un cure-dent planté dedans. Les tranches farcies (pas les dorées, celles farcies à la viande). Le lait concentré caramélisé sur la porte du réfrigérateur.

Tout ce que tu nous as appris : les gâteaux avec la farine tamisée, cette seringue qui créait différentes formes de biscuits au beurre. Les morceaux de sucre brun dans la boîte bleue du garde-manger. Les biscuits Gringoire achetés chez l’épicerie militaire.

Le masque et la cape de Zorro fabriqués avec habileté, tard dans la nuit, fatigué, car il était absolument urgent que je les emmène à l'école le lendemain.

Les sapins de Noël et la crèche que nous faisions ensemble en famille. Les farces et les jeux que tu nous montrais. L'humour qui t'a façonné en moi.

Avec un sourire que je ne peux dissimuler, mais qui se transforme en larmes dans les yeux, comme des gouttes de pluie sur la fenêtre par laquelle je regarde sans voir à l'extérieur, je réalise ce que je suis aujourd'hui : le résultat de ce que tu as laissé en moi. Le courage et la force que tu as dû avoir pour vivre sans tes enfants.

Le manque que je ressens de ton absence n'est plus pour moi, mais pour mes enfants. Quand je les vois grandir sans leur mère à leurs côtés, simplement parce qu'un père a voulu leur offrir le meilleur.

Moi, le père. Moi le meilleur ?

J'essaie de te remplacer, non pas pour moi, mais pour tes petits-enfants. Je m'efforce d'être la mère qui m'a manqué et que je n'ai toujours pas laissé partir. Et que je ne laisserai jamais.



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